Le renouvellement des CNI (2)

Charybde, Scylla, tu connais … j’ai la poisse administrative on a dit, et manifestement c’est un gène dominant qui se transmet.

Étape un : les photos, poubelle, mon fils a une trop petite tête, ma fille a les oreilles dégagées mais pas assez bien visible, et moi je sais plus mais ça va pas non plus.

Étape 2 : l’attestation de domicile, en fait il faut pas l’attestation délivrée sous le nom « attestation de domicile » du fournisseur d’électricité, mais une facture avec écrit dessus qu’on a payé ou qu’on paye par prélèvement. Et même que certains fournisseurs ils mettent un QR code dessus, c’est mieux si c’est une comme ça.

Étape 3 : les empreintes, celle de ma fille sont impossible à prendre, ça passe pas, la machine bug, la machine plante, la machine les reconnait pas… Au bout du 5^ème essai, la machine réussi à capter partiellement un index, on reste là-dessus, mais avec annonce que peut-être ça va poser un problème pour la suite.

Quelques souvenirs des épreuves passées me remontent en tête, je demande à la dame qui fait notre dossier si c’est possible qu’on rapporte toutes les pièces manquantes aujourd’hui, rapport au fait qu’on a appris que Chipette avait voyage en Espagne dans 2 mois.

Les réponses sont claires et cinglantes : ok pour ramener les papiers, elle ira pas en Espagne.

Je tente un « mais votre collègue a dit 4 à 6 semaines, là on en a 8 donc c’est bon ». Mais c’est peine perdue, elle me dit que les nouveaux délais c’est plutôt 3 à 4 mois. Et si j’ajoute l’attestation qu’elle a voyage scolaire et qu’on s’y est pris en avril ? Ça se tente, mais selon elle, y’a environ zéro chances.

Alors à ce moment-là, je sais pas si c’est un syndrome post traumatique qui revient ou juste la fatigue d’une énième épreuve administrative qui tourne mal, mais j’ai pleuré. 

Ça n’a duré que quelques secondes, avant que le Lama qui sommeille en moi ne reprenne le dessus, et parte en quête d’un photomaton au Leclerc du coin, les enfants sous le bras.

Je n’avais pas du tout réalisé que ce serait là aussi une telle épreuve.

Ce bord d’aile de merle de photomaton, ne prend que les pièces et ne rend pas la monnaie.

Étape un : retirer de l’argent, facile

Étape 2 : réussir à faire de la monnaie auprès des différents commerçants de la galerie marchande, et pas juste de la monnaie, les pièces acceptées par la machine et de quoi faire l’appoint trois fois. T’as déjà réclamé de la monnaie à un gentil commerçant ? Tu sais …

Mine de rien, ça a pris un peu plus de 30 minutes, avec les enfants qui courraient les commerces eux aussi

Étape 3 : les photos. On sourit pas, mais on fait pas trop la gueule non plus, on montre ses oreilles mais on n’attache pas ses cheveux avec un truc visible, on se place dans le cercle, mais penché en avant si on a une petite tête, pour qu’elle paraisse plus grosse, on plaque l’excès de cheveux si jamais ça dépasse du cadre (et pour ceux qui ont croisé Fiston et Chipette une fois dans leur vie, c’est genre du domaine de l’impossible) et attention, on a que 3 essais !

C’est chose faite, la machine elle dit que c’est bon, elle nous met même un petit drapeau bleu blanc rouge pour nous le prouver (mais bon, les précédentes aussi, donc à part croiser les doigts et prier saint Préfecture, je vois pas trop ce qu’on peut faire).

Maintenant faut passer à la maison, jeter les enfants qui ont déjà assez subi l’administration française, et récupérer la facture attestation qu’on paye donc que c’est bien là qu’on habite.

Refaire les 15 bornes dans l’autre sens, non sans se presser car la mairie va fermer, et balancer la fin du dossier, en espérant que les photos soient validées.

Victoire, petit papelard de prouvage (prouvation ? prouvement ? je sais plus à ce stade) de dépôt de dossier avec numéro de la mairie et site internet pour suivre l’avancement des démarches (spoiler : ce site n’a jamais fonctionné, je n’y ai jamais trouvé la moindre information).