J’ai testé … les sites de rencontre ! (1)

NDLR : ce récit sera ponctué de quelques images d’illustration, sans rapport avec les cas présentés.

Ouais, bon, je sais, c’est pas que glorieux, mais j’habite quand même la cambrousie profonde, j’ai 2 ados 99,9% du temps, et même si mémère à chat est une option de vie non négligeable, je me dis que je suis pas encore complètement périmée, et que, y’a peut-être moyen de moyenner d’avoir un mec. En plus, je suis concon, parce que je voudrais un mec BIEN.

C’est un peu utopique, je sais, le mec bien de 40 piges, il est déjà pris, et si la nana elle est pas trop stupide, elle le laisse pas filer comme ça ! Mais Yolo, qui ne tente rien n’a rien. Et donc, rapport à ma situation, les nouvelles rencontres IRL, c’est mort ! Ou alors il faudrait que je m’inscrive au club de macramé du coin, et j’ai moyen envie ! Donc, zéééépaaaartiiiiiiiii. Alors, autant côté rézosocio, je suis un peu dans la bande des gens à part qui trainent sur masto, autant côté appli de rencontre, j’ai pas trop fait l’effort de me demander s’il y a des repaires de libristes, gauchisss, féministes, bienveillants et j’ai plongé dans la grande distirb aka : Fruitz, Tinder et un peu plus tard Bumble.

Bon, je prends le temps de faire une bio bien décalée, inspirée de celle que j’avais faite sous un poste de Scu (ceux qui sachent sacheront) ; je recadre des photos récentes pour virer mes gosses (et que les selfies c’est moyen mon truc) et je publie un joli mignon profil et contractuel.

Bon déjà, il semblerait que je ne mette pas toutes les chances de mon côté, mes exigences en matière de profils likables sont élevées : pas de photo, pas de bio, je poubellise ! Photos de chats, de chien, de plage, de pots de fleurs, je poubellise aussi. Photos de leurs gosses, non anonymisés, poubellisation itou, on respecte un peu sa descendance, merci. Les accros de la MILF qui ont 25 ans, je poubellise, je cherche dans un rayon de 35/40km, pas de PQ ni de PQR, des mecs célibataires (genre vraiment, pas des « en couple libre » mais il y a que eux au courant). 

En plus, je dois pas avoir bien compris tous les codes, quand y’a “match” qui s’affiche, j’envoie directement un message, un du genre avec sujet verbe complément et qui fait au moins deux lignes. Mais dans 90% des cas, je n’ai pas de réponse, et au bout de 5 jours, je poubellise. On m’a dit, mais vazy, y’a Bumble, c’est le principe, les dames parlent en premier, donc tu créeras pas de surprises. Mais c’est pas mieux au final, ils répondent pas non plus !

Malgré tout, il y a des matchs qui donnent lieu à un début d’échange et parfois un peu plus qu’un début. Et c’est là que ça devient drôle, et même WTF. Alors je vais vous livrer un florilège, en gardant l’anonymat de ces hommes, ce qui globalement va être très facile (j’ai déjà oublié certains prénoms, qui en plus n’étaient peut-être même pas les vrais) !

On va commencer par Steven, alors au début c’est propre, genre wesh comment ça va, tu fais quoi comme boulot, t’as des gosses … quand tout à coup, Steven souhaite savoir si je suis féminine et comment je me situe par rapport au maquillage. J’arrête tout de suite Steven dans son élan, par un tour de passe passe assez grossier, en lui disant que s’il fait un lien entre maquillage et féminité, il peut tout de suite aller se faire cuire le cul (ouais j’étais sympa encore, donc j’ai mis un peu plus les formes, mais normalement si Steven a pas un QI d’huitre mazouté, il comprend que soit je suis pas son style, soit faut pas insister). Mais Steven, il y tient à la féminité, alors il me demande ce qu’il en est de ma féminité intérieure en jugeant utile d’ajouter qu’il a un côté macho protecteur et qu’il respecte de ce fait beaucoup les femmes. Le mec agite fort un red flag et il est content de lui ! Mais comme je suis sympa, et peut-être un peu joueuse, je l’ai pas ghosté direct, non, j’ai donné une belle réponse argumentée qui contenait à peu près le message suivant : “je dors avec un bonnet de nuit, j’assume mes poils, je paye mes bières, tout ce que ton côté macho risque d’avoir du mal à assumer”, je vous fais pas un dessin, j’attends toujours sa réponse …

Mais c’est pas grave, parce que de l’autre côté j’ai une discussion sympa et plutôt fluide avec Jean-Kevin. Ça fait a peu près une semaine, on commence a envisager de peut-être se voir, mais c’est une période de peu de disponibilités pour nous deux, donc nous continuons par écrit en attendant de voir si ça se débloque. C’est là, que sorti de nulle part, je reçois le samedi matin un message, trèèèèèès long. Jean-Kevin a un truc à me dire, en mode “faut qu’on parle”. Et zéparti ! Il m’a trompée (euh wait… what ? Jean-Kevin, tu m’as quoi ???), ok, je vais m’assoir et lire convenablement cette histoire, mais d’abord un café ! Donc Jean-Kevin m’explique qu’il a passé la nuit avec une fille, qu’il tient absolument à me le dire parce qu’il se sent coupable et qu’il a le sentiment de m’avoir trompée, mais qu’il m’aime bien et qu’il a quand même envie de me voir, et de continuer à discuter avec moi parce que c’est sympa et que en plus il sait pas trop si avec cette nana ça peut mener à quoi que ce soit et que lui il veut du sérieux. Alors Jean-Kevin, comment te dire … je suis ni ta psy, ni ton plan de secours, alors va vivre ta meilleure vie avec Marie-Kelly et laisse-moi !