Mardi matin, toujours pas de nouvelles de Callistix. Tentative d’appel, même combat que la veille, puis c’est la coupure, plus de courant, la Zébra franchement on laisse tomber.
Mercredi matin, bon là faut que ça avance, j’ai pas de nouvelles du magasin mais ça va revenir c’est certain.
Téléphone, vous connaissez la musique, naze.
Je retourne sur le site, et me voilà à parler avec un chatbot, qui me dit finalement qu’ »on » va traiter ma demande.
Je remplis aussi le formulaire de contact, on sait jamais, en les spammant, ça peut marcher.
L’idée de prendre la voiture (Castellix est à moins d’une heure de route) et d’aller leur balancer la Zébra à la tronche commence tout doucement à germer dans nos esprit à A et à moi, car bon quand on a des supers collègues, on discute de nos galères et même si c’est pas son dossier, j’ai tout son soutien dans cette épreuve. Son soutien et des idées alakon, c’est plus drôle comme ça !
Le bureau de l’informatique est juste à côté de l’accueil, et on entend plutôt bien C et V quand elles répondent au téléphone. Aujourd’hui c’est V qui est là. Mon oreille affutée capte cette conversation :
- La société qui fait des machines qui emballent bonjour, V à l’appareil que puis-je faire pour vous ?
- …
- Monsieur Jasmin dites-vous, de la part de quelle société ? je vais voir s’il est disponible
- …
- Oui, madame, vous êtes sûre de vouloir parler à Monsieur Jasmin, il ne connait pas votre société
- …
- Pour l’informatique ? alors c’est pas monsieur Jasmin, c’est madame Jasmin, ne quittez pas je vais voir si elle est disponible
- Ouais, V, envoie
Bon je passe sur le cliché que si c’est l’informatique c’est forcément monsieur, même si Laurier est un prénom carrément féminin, mais j’admets qu’il est plutôt rare. Et Jasmin est un nom assez répandu, il y a donc bien un monsieur Jasmin, et je ne le connais que pour l’avoir déjà dépanné.
- Bonjour, Laurier du service informatique
- Bonjour, L commerciale chez Callistix, je vous recontacte par rapport à votre demande sur la Zébra
- Merci beaucoup, je vous cache pas que ça commence à être urgent
- Alors bon, vos machines ne sont plus sous garantie, si je comprends bien votre demande vous souhaitez renouveler votre matériel
- Ah non pas du tout, il n’y a pas le budget de toute façon, non, nous voulons juste une upgrade de cette machine pour qu’elle soit à nouveau fonctionnelle
- D’accord, donc vous allez nous l’envoyer et …
- Excusez-moi, je vous coupe, mais dans un premier temps, je voudrais une proposition de support claire et un devis associé.
- Zébra ne fonctionne pas comme ça, mais je vais voir ce qu’il est possible de faire et je reviens vers vous dans les plus brefs délais (waouh bord d’aile de merle, ça c’est de la langue de bois ou je ne m’y connais pas !)
- Très bien L, j’insiste sur le fait que c’est très handicapant pour nous, j’espère que vous aurez quelque chose rapidement, bonne fin de journée, à très bientôt
- Bonne fin de journée à vous aussi
Bon ça c’était la réponse au formulaire de contact, quelques minutes plus tard, mail de Callistix, je me dis waouh ça a pas trainé. Mais fausse joie, c’est la réponse au chatbot. Réponse qui me dit, « votre matériel n’est plus sous garantie, il n’est pas cassé, on ne peut rien faire pour vous ». Le tout accompagné de la belle signature de I (donc pas L) accompagnée d’une belle phrase disant « la satisfaction client, notre priorité ».
Tout ceci me laisse perplexe, attendons donc la réponse de L, mais ça n’augure rien de bon.
La réponse de conjointe de L et I : « va mourir » arrive, enfin non, elles l’ont pas formulé comme ça, mais l’idée est là.
Je dois donc transmettre à M qui va encore avoir des lasers dans les yeux, son chef C et le surchef L, cette mauvaise nouvelle.
Dès la bombe lâchée, C me rappelle.
- J’ai eu ton message, donc on fait quoi ?
- C’était un peu ma réplique ça, c’est moi qui vous demande
- Alors, oui mais tu connais le sujet maintenant
- Oui, mais je ne vois pas grand-chose comme issue, soit on trouve un autre partenaire, qui veut bien voir avec Zébra si une mise à niveau du matériel pourra correspondre à notre cahier des charges et à quel prix ; soit on change cet appareil, voire les autres si besoin, en revoyant notre cahier des charges pour que lors du changement d’ERP ça colle toujours. De toute façon avec l’extension du magasin, on va très vite être courts en équipement
- OK, c’est bien ça, alors tu gères, bonne journée
Euh, j’ai bien compris ce qu’il vient de se passer là ? moi l’alternante depuis septembre, avec moins d’un an de formation dans le domaine, je viens d’être propulsée cheffe de projet ? et puis pas n’importe lequel, LE PROJET de merle, celui dont personne ne voudrait.
Ce qui veut dire que bientôt, il y aura une suite à la Zébraventure, le projet scanner de l’enfer …
2 Responses
Non mais les chefs qui ne savent pas cheffer c’est lourd
Mais si! Cheffer, ce n’est pas faire, mais faire faire!