Le mercredi au boulot, c’est le jour de la non-productivité. C’est le jour où tout l’équipe info est là. On commence donc à 8h, par un café qui s’éternise un peu. Puis la partie dev / EurkRP s’exile dans une salle de réunion, car le service info, le parent pauvre de tous les services, est installé dans un cagibi où on a péniblement rentré 4 bureaux au chausse pied mais qu’en vrai, on est 7… Parfois même, les pauvres, ils jouent à la salle musicale, parce qu’on en manque et que c’est la guerre côté réservations. Puis à 10h, on se retrouve tous de nouveau pour la réunion de service. Vous savez, ce truc que personne n’écoute jamais, juste pour savoir à quel moment il doit parler et le reste du temps on essaye d’avancer sur autre chose. Bref, la réunion de service, ça parle RH, de la santé de la boite et chacun son tour on fait le point sur l’avancée de nos tâches du moment. Aujourd’hui, l’heure est grave. L’usinage est à la bourre de 170h, les commandes rentrent pas, on doit se serrer la ceinture, mollo sur les dépenses (cette information aura son importance, retiens bien petit lecteur). Ensuite, on va tous se gaver à la pizzeria, mais en ce moment ils servent que la Grim de printemps à la pression. C’est nul parce qu’elle est hyper sucrée. La phase post prandiale est peu productive (again), mais on arrive tous à se reprendre pour la dernière heure. Bref, un chouette mercredi, comme toujours. Sauf que le lendemain du mercredi, c’est le jeudi, et cette semaine-là, le jeudi il est pas férié. J’aurais préféré …
Ce jeudi donc, j’ai mon point « hebdo » (que j’ai pas eu depuis un mois) avec mon chef. Le point est chargé. A l’ordre du jour :
- Remplir mon évaluation pour le point avec l’école, soit lui faire comprendre l’intitulé des compétences et lui expliquer à quel point je les maîtrise ou pas
- Point activités courantes
- Point projets (ce truc qu’on doit commencer en deuxième année de formation qu’ils ont dit sur le document de l’école)
Comme j’aime vous tenir en haleine, le point 3 sera développé dans l’épisode suivant, puisque c’est celui qui est le sujet de cette aventure aventureuse. Je digresse donc sur les 2 premiers, mais y’a matière quand même !
Alors comment dire. Se faire évaluer par son tuteur, c’est la base. Mais quand ledit tuteur a besoin d’aide pour installer une imprimante chez sa voisine (mais que se passe-t-il avec la voisine ? c’est LA question de la semaine, le reste n’est que littérature), on commence à douter de sa capacité à évaluer ma capacité « à mettre en place, superviser et faire évoluer une infrastructure virtualisée dans le respect des convention de l’entreprise et des bonnes pratiques de cyber-sécurité », entre autre (19 compétence, je suis sympa, je vous les donne pas toutes). Bref, chaque compétence doit être négociée, en lui rappelant que je tiens le job comme si j’avais 5 ans d’expérience et pas comme si j’étais alternante de première année, mais on arrive à avoir du bien, du très bien et du non évalué.
Le point activité, facile, rapide, je lui fait un résumé de ma trentaine de tickets en cours (dont ceux des projets, qui durent mais c’est normal). Et là, … c’est le drame. Voilà qu’il me demande de décharger mon collègue (celui qui a donc 20 ans d’expérience dans le domaine, l’ingénieur réseaux) de certains tickets, parce que, le pauvre, il commence à en avoir beaucoup (27 au moment de la discussion). Bah tu sais quoi ? J’étais pas prête ! Déjà que ma collègue et moi, on l’aide sur pas loin de 70% de ses dépannages, v’là ti pas qu’en plus faut faire le reste à sa place ! Je regarde le chef, interloquée, je me dis si ça se trouve c’est de l’humour mal dosé, non non, il est sérieux, mais genre sérieux de la sériosité sérieuse. J’encaisse le choc.
Il finit par me dire qu’il faut que je me dégage du temps pour les projets qui n’avancent pas assez vite. J’encaisse le choc, again.
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