Carte vitale

Il s’agit ici d’une de mes nombreuses poisses administratives, mais elle ne permet que de mettre en contexte la plus grosse, celle qui viendra à point à qui sait attendre, car c’est touffu et il me faut pas mal de temps pour la coucher sur papier.

Je vais donc vous raconter mon retour en France.

Flashback. Je viens d’avoir mon bac, je file en prépa véto, et comme il se doit, je me fais connaitre de la sécu, pour avoir mon premier, mon seul, mon unique numéro de toute ma vie, en tant qu’étudiante. Et ça se passe bien.

Comme il se doit aussi, je rate le concours, et comme à l’époque c’était encore assez facile, je pars en Belgique tenter ma chance.

C’est un séjour qui s’annonce long, il est donc de bon ton de s’affilier à la sécu sur place. On a besoin de prouver qu’on a une sécu en France et après, on les paye, et ça roule. Plus besoin d’être en lien avec la France, puisqu’on est officiellement résident en Belgique.

Tout est propre, tout est en ordre, et même si je ne poursuis finalement pas ces études-là, je reste 10 ans en Belgique, j’y travaille, j’y paye mes impôts, j’y accouche, et j’y suis toujours assurée.

Puis, mon mari a un projet. Il ne souhaite plus être salarié, mais avoir SON entreprise de plomberie-chauffage. Nous étudions différentes possibilités, et le bilan est toujours le même, vendre la maison nous apportera les fonds nécessaires. Tous les deux français, nous décidons donc de renter.

Au mois de février, il est en France pour la transition après rachat, il s’affilie au RSI, il indique l’existence de femme, fille et fils à naître, qui arriveront en juillet (je suis prof, je finis l’année scolaire).

Jusqu’ici, tout va bien.

Avançons jusqu’en juillet, la naissance de Tifrère est prévue pour le 17 août, nous sommes le 6 juillet (cette mémoire des dates, c’est ouf ! en fait non, tu vas vite savoir pourquoi) et nous venons de passer une semaine avec les deux grand-mères à emballer, ranger, laver, pour déménager.

Ce qui devait arriver arrive, et le gynéco qui reprend mon suivi de grossesse me dit que le déménagement à 8 mois c’était pas l’idée du siècle et qu’à partir de maintenant, je bouge le moins possible. Niveau sécu, ça se passe bien, parce que j’ai ma carte européenne, délivrée par la Belgique, qui est valable jusqu’au 15, date à laquelle l’assurance Belge clôturera mon compte pour cause de départ dans un autre pays.

J’avoue, à ce moment, je ne pense absolument pas à la suite, le mari a fait les démarches (du moins le crois-je) auprès du RSI, et je suis en congé de maternité (du moins le crois-je aussi).

Il se trouve que le mari est très très absent, que du repos il n’y en a pas vraiment, mais Tifrère est toujours au chaud, quand tout à coup, c’est le drame.

Le 26 juillet, mari décide que finalement, la boite, la vie de famille, c’est surfait et qu’il va aller voir ailleurs s’il y est, que j’ai qu’à le tenir au courant quand Tifrère sera né, il verra s’il peut venir le voir. Et il se casse.

Le soir du drame, je reconnais, le bilan est mitigé. Je suis rentrée en France, dans une région où je ne connais personne, mais ma marraine y a une maison de famille dans laquelle je peux loger gratuitement. Je suis seule avec ma fille de deux ans et demi, et enceinte jusqu’aux yeux mais ma marraine et ma mère arrivent bientôt passer leurs vacances sur place. Je suis méga dopée aux hormones de fin de grossesses, je passe donc en mode montagnes russes des émotions allant de « je suis dans une merde intersidérale » à « tout va bien se passer, de toute façon il foutait rien, ça va rien changer ». Et, bien sûr, je ne pense pas une seule seconde à la sécurité sociale …

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