C’est reparti pour une petite histoire du boulot, parce que bon, il y a souvent matière, mais là, on atteint encore un sommet et j’aime vous divertir !
Alors, pour les allergiques à l’informatique qui me lisent, je vais faire un petit point afin que la lecture de ce texte puisse vous faire rire aussi. Mais même si vous comprenez toujours rien, vous pourrez apprécier la cascade, sans aucun doute.
Kezako le serveur MDT aka Microsoft Deployment Tools. Déjà rien qu’avec le développement de l’acronyme, on comprend que c’est mon ami de toujours que j’aime d’amour très fort. Mais akoissasser ? Ben le truc, ça sert à préparer des ordinateurs de manière automatisée, plus rapidement que si on fait tout manuellement. On peut dire au machin d’installer Windows, bien sûr, mais aussi tout un tas de logiciels, et même avec des paramétrages spécifiques pour ceux-ci, genre un décor quokka dans la barre d‘outil d’Excel. On peut même créer plusieurs profils différents qui s’adaptent aux différents services de l’entreprise. Bref, un gain de temps, surtout lorsqu’on sait que l’on va devoir renouveler une bonne partie de la flotte dans les mois à venir. Pendant que le MDT fait sa vie, nous on fait autre chose. Bon, très bien, mais avant de laisser cette merveille travailler à notre place, il faut travailler pour la mettre en place.
La mise en place donc, j’ai fait un TP dessus, au début de mes études de tech, 3x2h environ pour faire le serveur, installer et paramétrer l’outil et tester si ça marche. Vous savez quoi, j’ai réussi, évidemment 2/3 couacs, quelques galères pour savoir quoi mettre où et comment, mais c’est un truc tellement utilisé qu’il y a des tutos super détaillés et faciles à suivre sur pleins de sites (mon préféré IT-Connect, pour les curieuxeuse). A l’époque, j’avais découvert l’existence de Windows serveur depuis environ 3 mois et malgré ça, j’ai vaincu la bête dans le temps imparti.
Tout ça pour dire, que, il y a environ 8 mois, quand on en a parlé, ce projet m’a été attribué. Entre deux urgences, j’ai donc, sur une ancienne tour (oui c’est le choix que nous avions fait), installé un joli Windows Serveur 2022, bien configuré et nommé, tout beau tout propre. Puis il y a eu des urgences, puis j’ai eu plein de semaines de cours, puis le collègue M était en demande de projet, donc nous lui avons transféré le projet il y a environ 5 mois.
Il se trouve que M a du mal à gérer son planning tout seul, à prioriser les tâches, donc début février (deux mois après qu’il a reçu le projet), super collègue a décidé qu’il fallait prendre les choses en main, et inscrire dans son agenda, les heures dédiées à la réalisation de ce projet. Elle a été jusqu’à faire un Gantt, petite étape par petite étape, avec un point avec elle à chaque fin de tâche afin de valider le bon déroulement de cette installation. Une débauche d’heures bloquées assez impressionnante. Gardons en tête que M, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, a 25 ans d’expérience en informatique, qu’il est INGENIEUR quand même !
Première semaine du projet. Objectif : mettre à jour le serveur, installer l’outil et un premier profil bureautique simple, afin de tester. Temps dédié : 8h pour M, réparties sur 3 demi-journées (hors la réunion de 1h30 le vendredi d’avant pour présenter le programme), et 3h de réunion M et A pour valider les étapes. Sur papier, par rapport à mon expérience de débutante, partant du principe que le serveur est déjà installé, ça doit passer. Mais c’est sans compter sur notre professionnel de la cascade. Dans un premier temps, M décrète que ça marche pas sur un serveur 2022, qu’il faut le réinstaller en 2019 … après recherche, c’est vrai, enfin c’était vrai en janvier 2022, depuis c’est réparé et ça marche très bien. Donc A lui fait savoir. Mais non de non, M veut faire son projet comme il l’entend. Il décide donc de réinstaller le serveur, mais en 2022 quand même. Pourquoi faire cette étape parfaitement inutile, me direz-vous ? Eh bien à ce jour, nous n’en n’avons pas la moindre idée, il n’y a aucune justification donnée, et même en cherchant très fort, je ne comprends pas.
Bref, c’est pas grave, installer un serveur et aboutir à l’état dans lequel je l’avais laissé, c’est 1h, 1h30 grand max, ça rentre toujours dans le timing initial, si ça lui fait plaisir, pourquoi pas (même si A, qui supervise, lui a clairement mis comme tâche mise à jour et paramétrage du serveur) ! Donc le mardi, premier jour où il a sa salle bloquée, ses heures bloquées, tout pour ne pas être dérangé par les utilisateurs, les dépannages, toussa toussa quoi (le truc idéal pour un projet, que A arrive à peu près à mettre en place quand elle est en télétravail, et que moi je dois faire sans), il y a 3h30 de prévues, c’est parti pour l’install … de la mauvaise version du serveur et … c’est tout ! Imaginez l’état de navritude de super collègue quand elle l’apprend et mon état de seum d’avoir laissé un truc nickel, qui est détruit pour … rien, rien de fonctionnel en tout cas. Et, cerise sur le MacDo, la fin de la semaine (heures bloquées et point de validation) sera dédiée a exactement la même chose. Au bout de 8h (++) de dur labeur pour lui et de 3h largement dépassées de réunion pour A, le vendredi soir verra la victoire de l’installation du bon serveur, juste prêt à recevoir la suite, mais … en version d’évaluation, 180 jours d’utilisation possible, 180 jours pour trouver la licence qui va bien à la version déployée. C’est pas comme si la boite avait des licences en masse, pour un tas de produits Crosoft, c’est ballot de juste tomber sur la licence qu’on a pas …
Alors en vrai, c’est pas mon problème, j’ai qu’à sortir le popcorn et regarder de loin en profitant du spectacle. Sauf que, … bah toutes les heures où Môssieur a le droit de s’isoler pour avancer, ce sont toutes les heures pour lesquelles je suis totalement seule au support. Certes, M c’est pas la fenêtre qui reboot le plus vite, n’empêche qu’il dépanne des trucs, et même s’il les dépanne souvent avec coup de main de A ou de moi, ça temporise au moins côté user qui sait qu’on est sur son sujet et qu’il a un interlocuteur dédié. Donc, comme c’était déjà le cas, semaine support, à faire du boulot de tech encore et encore, avec juste une plus grosse charge et un peu plus de pression, et plus du tout quelques minutes par ci par là, pour avancer un peu sur mes projets à moi. Le genre de truc que je pouvais faire avec mon diplôme d’il y a un an et demi, et qui ne nécessitait pas de poursuivre en alternance au SMIC. Le truc qui ne m’est pas d’une grande utilité pour obtenir mon titre dans 3 mois. Bref, le truc un peu beaucoup frustrant.
Soit, avançons sur ce projet, parfois, il faut savoir perdre du temps pour en gagner, nous sommes donc 3 absolument à fond, chacun dans un rôle, pour faciliter le travail du service à court terme (enfin court, le doute reste permis). Et nous voilà donc le lundi de la deuxième semaine de projet, la semaine qui était dédiée à la réalisation de tous les autres profils, sauf que là, on n’en a même pas un. Je n’ai pas eu trop le temps de suivre, je ne sais même pas si le fameux MDT est déjà sur le serveur ou pas encore. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, c’est le drame, un PC de l’usinage est mort à l’instant, deux autres au magasin sont à l’agonie. Il nous faut 3 PC MAINANTOUSSITE !! Hasard, ces PC avaient été commandés, (une erreur d’anticipation que le chef ne commet pas d’habitude), mais cette fois, ils sont là et bien là. C’est donc en toute logique et décontraction, que le chef, ayant vu le planning du projet, demande à M si on peut les tester en MDT. Et c’est un grand OUI !!!!!!!!!!!!!!!!! M est hilare, joie bonheur et félicité, il va les déployer par MDT dès le lundi soir.
Je suis dans le bureau, juste à portée d’oreilles de cette conversation. Je lève un sourcil, interloquée et jette un œil en direction de super collègue qui elle, se décompose carrément. Nous savons toutes les deux qu’à ce jour, aucune installation d’ordinateur n’est possible de cette manière. Je la connais bien maintenant, je sais qu’elle est en train de se demander si elle va devoir tout gérer, réparer, organiser en speed pour que ce soit possible, ou si M va cacher sous le tapis le problème, en faisant les ordis manuellement et donc soit trèèèèèèèèèèèès lentement, soit trèèèèèèèèèès approximativement, quoi que l’un n’empêche pas l’autre, et on peut se retrouver avec un cumul super combo du déploiement merdique.
C’est finalement une option intermédiaire que sera retenue par M. il expliquera au chef qu’un problème non anticipable et rare est survenu, et que donc il va faire les ordis à l’ancienne avant d’explorer et réparer MDT.
MDT va être un peu laissé de côté parce que plein d’ordis à faire, je pars en cours, et faut gérer les tickets. Puis à mon retour de cours, c’est la reprise du projet. Mais vu de loin ça piétine, ça piétine. Nous voilà donc début mars, date à laquelle le projet devait être clôturé, avec tous les profils, la documentation toussa toussa et y’a rien de fonctionnel sur le serveur. Nada. Que Dalle. Le néant. Notons tout de mêm que en 5 minutes de recherches internet, super collègue a trouvé comment validé notre licence crosoft pour que nous ne soyons plus en version d’essai, alors que M maintenait qu’il avait cherché partout, tout essayé, mais que ça marchait pas, que ce serait mieux de réinstaller. Bref, le temps passe, je ne me préoccupe pas trop du truc, je déploie manuellement des ordis quand il le faut.
Puis un jour, un de ces nombreux jours où M a annoncé fièrement des progrès, super collègue décide de se connecter sur le serveur. Mais … il n’a pas mis le mot de passe dans notre gestionnaire (à la question posée, il dira que c’est parce que c’est pas tout à fait fini), mais collègue le lui demande tout de même puisqu’il était prévu qu’elle vérifie l’avancement (M est en télétravail ce jour-là). Il tergiverse, il joue le temps, fini par donner un truc, qui ne marche pas, puis dit qu’il l’a oublié (en théorie, la veille il travaillait encore dessus, le mec a oublié son mot de passe pendant la nuit ! ). Donc décision est prise de faire les bonnes admins, c’est à dire péter le mot de passe, et se connecter sur le serveur. Et là … c’est le drame. Enfin pas vraiment, au bout d’un moment on sait bien qu’il faut s’attendre à tout sauf ce qui est annoncé par M. puis le coup du mot de passe nous a bien mises sur la piste. N’empêche qu’on s’attendait pas à ce que l’ordinateur ne soit ni renommé, ni intégré dans le domaine … c’est-à dire les premières étapes quand on déploie un serveur ou un ordinateur. Je vois super collègue se décomposer à nouveau. Elle a passé tellement de temps à accompagner M., à faire à sa place, à lui tenir la main, à lui dire quoi et comment le faire, que son état de navritude atteint des sommets de seum intersidéraux.
Le temps passe à nouveau, finalement le presta interviendra sur le projet MDT, et c’est le 20 avril, soit presque 3 mois après le début du projet, que le premier ordi MDT sortira du bureau. C’est incomplet, c’est imparfait, mais ça marche. La mission suivante sera de configurer les autres profils pour les autres services, parce que là on a juste un truc bureautique de base (celui que super collègue et moi on fait en maxi 2h manuellement si on est pas dérangées), et, tadam, réaliser la documentation, car à ce jour à part un nom et un mot de passe (et encore, pas grâce à M) nous n’avons rien qui permettrait à qui que ce soit d’utiliser le serveur.
Finalement, je suis tellement trop triste de partir tout bientôt, je n’aurai pas la joie d’assister au nouveau projet de M et d’avoir un sujet pour vous distraire sur le blog… je suis déception ! (ou pas).
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